Avec Catherine Valenti, Vendémiaire, 2014, 157 p.
21 août 1974. Dans les calanques de Marseille, deux jeunes touristes belges sont agressées et violées par trois hommes. C'est le début d'une affaire qui va marquer durablement les esprits. Car la question du viol révèle la misogynie profonde de la société, "réactionnaires" et "progressistes" confondus. "Le fait de porter des jeans moulants, de se parfumer, de se maquiller est-il sans effet ? La femme qui s'habille ainsi porte, à mon avis, une part de responsabilité si elle est violée", assène ainsi sans ambages un commentateur de l'extrême gauche. Même les féministes se divisent sur la question, certaines allant jusqu'à s'insurger devant la lourdeur de la peine: "Ce n'est pas l'emprisonnement de l'agresseur qui changera sa mentalité", s'exclamera la représentante de la Ligue du droit des femmes. En libérant la parole des victimes, en attirant l'attention des médias et des politiques, le procès qui a lieu à Aix-en-Provence en mai 1978 est bien plus que l'épilogue d'un fait divers: il est un des jalons qui ont changé l'histoire et fait avancer la cause des femmes.