Catherine Valenti, Larousse, l’histoire comme un roman, septembre 2010, 224 p.
En octobre 1972, s’ouvre à Bobigny, le procès de cinq femmes : une mineure victime d’un viol et quatre femmes majeures, dont la mère de la victime, qui sont accusées d’assister et pratiquer l’avortement de la jeune fille. Les cinq inculpées ont comme avocat une féministe connue : Gisèle Halimi. Très vite le procès va se transformer en une tribune politique contre la répression de l’avortement et en faveur de sa légalisation. Cette affaire va secouer l’opinion et s’achever par des peines avec sursis puis un non-lieu et ouvrira la voie à la loi dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse que Simone Veil fera voter au Parlement en 1975.
Avec Catherine Valenti, Seuil, L’Univers historique, 7 mars 2003, 400 p.
Disponible en chinois, Renmin University Press, 2009, 368 p.
La pratique de l'avortement s'est très largement répandue au XIXème siècle, en rapport avec les profondes mutations sociales et matérielles de la nouvelle civilisation industrielle. La généralisation des moyens mécaniques a complété voire supplanté les vieilles potions herbacées et les remèdes plus ou moins inefficaces issus de l'Antiquité. Cependant, les ressorts moraux viennent justifier la répression : crime contre Dieu, l'avortement devient également et avant tout, de la fin du XIXème siècle jusqu'à 1945, un crime antinational et antipatriotique qui enlève de nouveaux citoyens et de nouveaux soldats à une communauté angoissée par son atonie démographique et par le dynamisme de la natalité allemande.
La revendication du droit à l'avortement va néanmoins se faire entendre. D'abord par la reconnaissance de l'avortement thérapeutique, en 1852. Défendu ensuite dans une perspective révolutionnaire par les néo-malthusiens de la Belle Époque, le droit des femmes à disposer de leur corps finit par s'imposer au début des années 1970, entraînant avec lui un débat passionné qui ne cessera pas avec le vote de la loi Veil.
Étrangement, il n’existait pas d’histoire de l’avortement en bonne et due forme, sinon des études éparses, non synthétisées. Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti comblent avec bonheur un vide historiographique en balayant plus de deux mille ans de disputes, depuis Platon jusqu’aux lois Aubry-Guigou. […] A noter que sur la répression, notamment celle toujours avancée des lois de 1920 et 1923, les auteurs corrigent bien des idées reçues.
Philippe-Jean Catinchi, Le Monde, 18 avril 2003 :
La pratique de l’avortement attendait son historien. En contemporanéistes Catherine Valenti et Jean-Yves Le Naour ont relevé le défi avec une Histoire de l’avortement, d’une clarté des enjeux qui le dispute à la rigueur de l’analyse.
Rediffusion
Sur LCP dans Débatdoc, le 25 janvier 2021 à 20h30, Les derniers tirailleurs.
Radio
Sur France Inter, le 31 janvier 2021, pour « Sarajevo mon amour », nouvelle fiction de l’émission Autant en emporte l’histoire.
Sur France Inter, le 6 septembre 2020 pour « Le Soldat inconnu », nouvelle fiction de l’émission « Autant en emporte l’histoire ».
Exposition
Exposition « Le Soldat inconnu », à l’occasion du 100e anniversaire de l’arrivée du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, du 12 novembre 2020 au 7 mars 2021.
Rééditions
La série Charles de Gaulle (quatre tomes), réédition le 21 octobre 2020 et en intégrale le 28 avril 2021.
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