Guerre 1914-1918 - Histoire du XXe siècle

Étiquette : histoire des femmes

Gisèle Halimi l’insoumise : avocate pour changer le monde

Marko / Jean-Yves Le Naour, Dunod, mai 2023, 128 p.

Voici l’histoire d’une femme qui a dit non. Au patriarcat, à la colonisation, à l’inégalité.
Militante, femme politique, c’est en tant qu’avocate que Gisèle Halimi a mené ses plus grandes batailles. En 1961, elle dénonce l’emploi de la torture en Algérie lors du procès de Djamila Boupacha. En 1972, elle pose la question de la liberté à disposer de son corps ; en 1978, elle fait le procès du viol à Aix-en-Provence ; et elle parvient en 2000 à faire triompher la loi sur la parité au terme d’un long combat.
Pour transformer ses luttes en victoires, Gisèle Halimi est devenue stratège. Elle a fait des tribunaux des tribunes, s’est adressée à l’opinion au-dessus de la tête des juges afin d’infléchir la loi.
L’histoire de Gisèle Halimi est celle d’une rebelle, d’une enfant qui n’a peut-être jamais guéri de ses humiliations et qui s’est dressée toute sa vie contre les inégalités. Désormais, son histoire est aussi la nôtre.

Halimi à la plage : la femme engagée dans un transat

Catherine Valenti / Jean-Yves Le Naour, Dunod, 160 p., Mai 2022.

Avocate de la cause des femmes, Gisèle Halimi est la grande stratège du mouvement féministe. Organisatrice de procès très médiatiques, elle sait transformer le tribunal en tribune pour mieux conquérir l’opinion et obtenir de nouveaux droits, garantis par la loi.
Rebelle, « avocate irrespectueuse », elle est une femme qui a dit non. Non à la colonisation, au patriarcat, aux traditions, à la domination des femmes. De la défense des indépendantistes à l’IVG et la criminalisation du viol, Gisèle Halimi a initié et accompagné la plus grande révolution sociale et culturelle du second XXe  siècle. Disparue depuis 2020, ses mots résonnent encore avec justesse : « Ne vous résignez jamais ! »

 

Gisèle Halimi, la cause des femmes

France 5, le dimanche 13 mars 2022 à 17 h 20.

Le Naour Jean-Yves / Condon Cédric, 2022 (Kilaohm productions-France Télévision-Histoire-RTBF)

Voici l’histoire d’une femme, d’une rebelle, d’une avocate qui a dit non. Non à la colonisation, au patriarcat, aux traditions et à la domination des hommes. De la défense des indépendantistes algériennes à la parité en passant par le droit à l’IVG et la pénalisation du viol, Gisèle Halimi a initié et accompagné la plus grande révolution sociale et culturelle de la seconde moitié du XXe siècle : l’émancipation des femmes.

Le viol

Scénario, adaptation et dialogues par Alain Tasma et Natalie Cartier, Europacorp Television, avec la participation de France 3, TV5Monde, Belga Film Fund, en coproduction avec Fontana. En partenariat avec le Centre national du cinéma et de l’image animée, 90 min., 2017.

D’après l’œuvre de Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti. Et le viol devint un crime, Éditions Vendémiaire, 2013.







"21 août 1974. Dans les calanques de Marseille, deux jeunes touristes belges sont agressées et violées par trois hommes qui ne reconnaîtront jamais la responsabilité de leurs actes. En mai 1978, Gisèle Halimi transforme le procès des trois violeurs en procès du viol. Ce procès, très médiatique, est l’un des événements qui ont jalonné l’histoire des femmes. C’est le procès d’une société machiste et misogyne."






Et le viol devint un crime

Avec Catherine Valenti, Vendémiaire, 2014, 157 p.
21 août 1974. Dans les calanques de Marseille, deux jeunes touristes belges sont agressées et violées par trois hommes. C'est le début d'une affaire qui va marquer durablement les esprits. Car la question du viol révèle la misogynie profonde de la société, "réactionnaires" et "progressistes" confondus. "Le fait de porter des jeans moulants, de se parfumer, de se maquiller est-il sans effet ? La femme qui s'habille ainsi porte, à mon avis, une part de responsabilité si elle est violée", assène ainsi sans ambages un commentateur de l'extrême gauche. Même les féministes se divisent sur la question, certaines allant jusqu'à s'insurger devant la lourdeur de la peine: "Ce n'est pas l'emprisonnement de l'agresseur qui changera sa mentalité", s'exclamera la représentante de la Ligue du droit des femmes. En libérant la parole des victimes, en attirant l'attention des médias et des politiques, le procès qui a lieu à Aix-en-Provence en mai 1978 est bien plus que l'épilogue d'un fait divers: il est un des jalons qui ont changé l'histoire et fait avancer la cause des femmes.

Le procès du viol

Ecrit par Jean-Yves Le Naour / réalisé par Condon Cédric, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), 52 min., 2013.

Prix du public au festival du film d’histoire de Pessac.


Le 2 mai 1978 s’ouvre à Aix un procès qui va marquer un tournant dans le sort réservé jusque-là aux affaires de viol en France. Un procès rendu possible par la ténacité de deux femmes refusant d’abdiquer devant les pressions d’une société et d’une justice qui préfèrent détourner les yeux. Et le combat d’une avocate – Gisèle Halimi – et des mouvements féministes, qui entendent désormais briser le tabou et changer le regard de la société sur le viol.

En ce temps là, le viol était la faute des femmes. Au début des années 70, les hommes le juraient, les policiers le croyaient, la justice le confirmait. La violée était perçue comme consentante. Une jupe courte suffisait à lacérer sa moralité. Sa féminité même était l’instigatrice du crime. Et d’abord en ce temps là, le viol n’était pas un crime.

Sorj Chalandon : contrainte par corps, Le Canard enchainé, 5 mars 2014 

Extrait du documentaire

Dailymotion / TeLeRAMA







Histoire de l’avortement : XIXe-XXe siècle

Avec Catherine Valenti, Seuil, L’Univers historique, 7 mars 2003, 400 p.

Disponible en chinois, Renmin University Press, 2009, 368 p.

La pratique de l'avortement s'est très largement répandue au XIXème siècle, en rapport avec les profondes mutations sociales et matérielles de la nouvelle civilisation industrielle.
La généralisation des moyens mécaniques a complété voire supplanté les vieilles potions herbacées et les remèdes plus ou moins inefficaces issus de l'Antiquité. Cependant, les ressorts moraux viennent justifier la répression : crime contre Dieu, l'avortement devient également et avant tout, de la fin du XIXème siècle jusqu'à 1945, un crime antinational et antipatriotique qui enlève de nouveaux citoyens et de nouveaux soldats à une communauté angoissée par son atonie démographique et par le dynamisme de la natalité allemande.

La revendication du droit à l'avortement va néanmoins se faire entendre. D'abord par la reconnaissance de l'avortement thérapeutique, en 1852. Défendu ensuite dans une perspective révolutionnaire par les néo-malthusiens de la Belle Époque, le droit des femmes à disposer de leur corps finit par s'imposer au début des années 1970, entraînant avec lui un débat passionné qui ne cessera pas avec le vote de la loi Veil.


Dans la presse

Histoire de l’avortement (XIXe-XXe siècle), Cyril Olivier, Clio, numéro 18/2003, Mixité et coéducation, mis en ligne le 9 décembre 2003.

Daniel Bermond, Lire, mai 2003 :

Étrangement, il n’existait pas d’histoire de l’avortement en bonne et due forme, sinon des études éparses, non synthétisées. Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti comblent avec bonheur un vide historiographique en balayant plus de deux mille ans de disputes, depuis Platon jusqu’aux lois Aubry-Guigou. […] A noter que sur la répression, notamment celle toujours avancée des lois de 1920 et 1923, les auteurs corrigent bien des idées reçues.

Philippe-Jean Catinchi, Le Monde, 18 avril 2003 :

La pratique de l’avortement attendait son historien. En contemporanéistes Catherine Valenti et Jean-Yves Le Naour ont relevé le défi avec une Histoire de l’avortement, d’une clarté des enjeux qui le dispute à la rigueur de l’analyse.

© 2024 Jean-Yves Le Naour

Theme by Anders NorenUp ↑