Armand Colin, 2019, 200 p.
Rendez-vous de l’histoire à Blois, 2019 : Jean-Yves Le Naour présente « Fusillé sur son brancard », rencontre organisée par la librairie Mollat.
Cette affaire sera l’une des plus emblématiques après-guerre – elle inspirera d’ailleurs « Les sentiers de la gloire » de Kubrick – mais le soldat ne sera jamais réhabilité.
Ouest-France, 4 mai 2019
Le 11 octobre 1914, au Bois-des-Loges, le sous-lieutenant Julien Chapelant est fusillé pour reddition à l’ennemi. Blessé, la jambe fracturée, il est ligoté à son brancard pour pouvoir être maintenu debout face au peloton d’exécution. Cette affaire, qui a révolté l’opinion, a suscité une grande campagne en faveur de sa réhabilitation, soutenue par les associations d’anciens combattants et la Ligue des droits de l’Homme. Mais comment faire un récit honnête et impartial de cette affaire ? En effet, il est des témoins qui accusent Chapelant et d’autres qui le disculpent intégralement. Où se situe la vérité ?
Plutôt que de bâtir une narration unique qui enfermerait le lecteur dans la vision de l’auteur, Jean-Yves Le Naour a fait le choix de présenter deux versions différentes, délibérément partiales : la thèse de la culpabilité du sous-lieutenant et celle de son innocence. Ainsi, derrière l’histoire de ce fusillé, c’est aussi une réflexion sur la subjectivité de l’histoire et la relativité du témoignage à laquelle nous invite ce livre à la forme inédite. Pour la première fois, l’historien s’efface derrière le lecteur. À lui de se faire juge.