Guerre 1914-1918 - Histoire du XXe siècle

Étiquette : traumatisme

Quand la Grande Guerre rend fou

Grégory Laville / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), 2014, 52 mn.

D’après l’ouvrage de Jean-Yves Le Naour : les soldats de la honte

Lire un entretien avec Xavier Ridon sur rue89Bordeaux, 14-18 : les malades psychiques, « soldats de la honte ».

Bande annonce du film, ECPAD
Durant la Première Guerre mondiale, nombreux sont les soldats qui ne se sont jamais remis du spectacle quotidien de l'horreur auquel ils ont assisté sur le front. C'est le cas notamment de Baptiste Deschamps qui, dès septembre 1914, s'est retrouvé prostré après un bombardement. Or, les médecins, réfractaires à la psychanalyse, importée d'outre-Rhin, se montrent impuissants face à ce type de souffrance. Promené d'hôpital en hôpital, Baptiste Deschamps se voit appliquer des méthodes douces, avant de subir la technique de Clovis Vincent, étoile montante de la neurologie française, qui consiste à infliger au patient des décharges d'électricité, pour que la douleur physique prenne le pas sur la souffrance psychique.

Revoir le documentaire sur DAILYMOTION

Le soldat inconnu vivant,

Mauro Lirussi / Jean-Yves Le Naour, Roymodus, 2012, 89 p.

Le soldat inconnu vivant

Entretien avec F. Mayaud, bdgest.com, 3 avril 2012
Le 1er février 1918, un soldat amnésique est interné à l'asile psychiatrique du Rhône. Tous les moyens sont employés pour l'identifier et le rendre à sa famille. Son portrait s'étale à la une des journaux et est affiché sur les portes de toutes les mairies. Plusieurs centaines de familles reconnaissent en lui un père, un fils ou un frère disparu à la guerre. Comment départager ces familles qui n'arrivent pas à faire le deuil de leur proche disparu ? Une longue et douloureuse enquête débute. Elle durera tout l'entre deux-guerres et s'achèvera sur un procès à rebondissements où s'opposent tous ceux et celles qui ont reconnu en l'amnésique un de leurs parents. Les contemporains sont fascinés par cet homme sans passé : Jean Anouilh s'empare du fait divers pour écrire son Voyageur sans bagage et la presse baptise rapidement l'amnésique " le Soldat inconnu vivant". Cette histoire singulière révèle en réalité une profonde souffrance née de la Grande Guerre, une douleur intime et collective : celle du deuil impossible à faire pour les familles des soldats disparus. Dans une société qui voudrait tant oublier et qui n'en finit pas de se souvenir, il n'y a pas plus de certitudes que de corps à pleurer.

Les soldats de la honte

Perrin, 2011, 276 p.

Grand-Prix du livre d’histoire Ouest-France-Société Générale 2011 et prix de l’Académie de Médecine Jean-Charles Sournia 2011.

Disponible en poche, collection « Tempus », Perrin, 2013.

Placés dans des conditions effroyables, confrontés au spectacle quotidien de la mort, bien des poilus ne se sont jamais remis de ce baptême de l'épouvante. Certains sont restés hagards à vie, hurlant, criant sans raison apparente; d'autres sourds, pliés en deux, incapables de se relever. En Angleterre, on appelle ce syndrome: le shell shock. Ces blessés-là furent si nombreux qu'on estime pour la seule France leur chiffre au minimum à 100 000. D'abord on ne sut pas quoi en faire. Puis les médecins se sont penchés sur leurs cas, convaincus qu'ils mentaient. Pour le vérifier, l'un d'eux imagine de les soigner à l'électricité , un choc pour un autre choc… On baptise cette technique le « torpillage » ! 

Baptiste Deschamps qui ne se sent pas fou refuse ce soin qui est abominable de surcroît et fait horriblement souffrir ! Un député vient à son secours et déclenche une bataille médiatique d'une ampleur immense qui rappelle un temps celle de l'affaire Dreyfus. Le poilu gagnera son procès mais la médecine têtue et ignorante poursuit ses expériences avec le soutien du gouvernement! Et d'ailleurs qui écouterait les divagations d'un certain Freud, cet autrichien pour qui la guerre explique seule ces névroses nouvelles ? Car, pour les aliénistes, nul doute que la folie est bien dans le camp des Allemands! Cette histoire, on va la revivre des années plus tard, nous explique Jean-Yves Le Naour, lors de la guerre du Vietnam dont le film Bird a popularisé le drame des G I plongés dans une guerre qui les prit tout entiers, corps et âmes…

Le soldat inconnu vivant

Joël Calmettes, France, 2004, 55mn. Avec : Pierre Macherez (Anthelme Mangin) et la voix de Denis Lavant Coproduction : Compagnie des Phares et Balises, Arte France, avec la participation de France 2.

D’après l’ouvrage de Jean-Yves Le Naour : le soldat inconnu vivant

Un documentaire passionnant sur la mémoire et les traumatismes de la Grande Guerre… Construit sous la forme d’une fiction, le documentaire parvient à tenir le spectateur en haleine et à recréer le mystère suscité par le cas Anthelme Mangin.

Le Monde, 7 novembre 2004
Le 1er février 1918, un soldat amnésique est interné à l'asile psychiatrique du Rhône. Tous les moyens sont employés pour l'identifier et le rendre à sa famille. Son portrait s'étale à la une des journaux et est affiché sur les portes de toutes les mairies. Plusieurs centaines de familles reconnaissent en lui un père, un fils ou un frère disparu à la guerre. Comment départager ces familles qui n'arrivent pas à faire le deuil de leur proche disparu ? Une longue et douloureuse enquête débute. Elle durera tout l'entre-deux-guerres et s'achèvera sur un procès à rebondissements où s'opposent tous ceux et celles qui ont reconnu en l'amnésique un de leurs parents. Les contemporains sont fascinés par cet homme sans passé : Jean Anouilh s'empare du fait divers pour écrire son Voyageur sans bagage et la presse baptise rapidement l'amnésique " le Soldat inconnu vivant ". Cette histoire singulière révèle en réalité une profonde souffrance née de la Grande Guerre, une douleur intime et collective : celle du deuil impossible à faire pour les familles des soldats disparus. Dans une société qui voudrait tant oublier et qui n'en finit pas de se souvenir, il n'y a pas plus de certitudes que de corps à pleurer.

Le soldat inconnu vivant, 1918-1942

Hachette Littératures, La vie quotidienne, 2002, 250 p.

Rééditions en France :
Fayard, 2018, 222 p.
Hachette littératures (Collection poche Pluriel), 2008.
Disponible en gros caractères aux éditions Feryane, 2011.

Le 1er février 1918, un soldat amnésique est interné à l'asile psychiatrique du Rhône. Tous les moyens sont employés pour l'identifier et le rendre à sa famille. Son portrait s'étale à la une des journaux et est affiché sur les portes de toutes les mairies. Plusieurs centaines de familles reconnaissent en lui un père, un fils ou un frère disparu à la guerre. Comment départager ces familles qui n'arrivent pas à faire le deuil de leur proche disparu ? Une longue et douloureuse enquête débute. Elle durera tout l'entre-deux-guerres et s'achèvera sur un procès à rebondissements où s'opposent tous ceux et celles qui ont reconnu en l'amnésique un de leurs parents. 



Les contemporains sont fascinés par cet homme sans passé : Jean Anouilh s'empare du fait divers pour écrire son Voyageur sans bagage et la presse baptise rapidement l'amnésique " le Soldat inconnu vivant ". Cette histoire singulière révèle en réalité une profonde souffrance née de la Grande Guerre, une douleur intime et collective : celle du deuil impossible à faire pour les familles des soldats disparus. Dans une société qui voudrait tant oublier et qui n'en finit pas de se souvenir, il n'y a pas plus de certitudes que de corps à pleurer.




Adaptations
Bande dessinée : Le soldat inconnu vivant, Mauro Lirussi / Jean-Yves Le Naour, Roymodus, 2012, 89 p.
Documentaire : Le soldat inconnu vivant, Joël Calmettes, 2004.
Pièce de théâtre : The Living Unknown Soldier, réalisée par Sebastian Armesto, directeur du Simple8Theatre, jouée du 12 février au 15 mars 2008 au Théâtre Arcola de Londres

 


Traductions
Anglais (Traduit par Penny Allen)
Aux Etats-Unis et au Canada sous le titre The living unknown soldier. A story of grief and the Great War, New-York, Metropolitan books, 2004, 224 p.
En poche aux Etats-Unis : Owl Books, 2005, 233 p.
Au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande, William Heinemann, 2005 ; en poche : Arrow books, 2006.
Suédois : (Traduit par Gunilla von Malmbor), Stockholm, Historiska media, 2006.
Coréen : éditions Thinking Tree, 2004

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