Guerre 1914-1918 - Histoire du XXe siècle

Catégorie : Documentaires : 20e siècle (Page 2 of 2)

Bokassa Ier, notre ami l’empereur

Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), 52 min., 2011.
Ce film est le récit du couronnement le plus absurde de l'histoire, le plus ubuesque de tous les temps, celui de Bokassa Ier, dictateur de Centrafrique et grand admirateur de Napoléon, qui se fit sacrer empereur le 4 décembre 1977, dans une scénographie digne du tableau de David.

Un film entièrement à base d'archives, dont une partie vient d'être déclassifiée par l'armée, à qui l'Elysée avait demandé d'envoyer plusieurs équipes d'opérateurs militaires pour offrir au nouvel empereur le film de son sacre. Un film de famille en quelque sorte!

Le dernier guillotiné

Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), 52 min., 2011.

D’après l’ouvrage de Jean-Yves Le Naour : le dernier guillotiné

Le 10 septembre 1977, la tête du dernier guillotiné de l'histoire de France tombe sous le couperet. Hamida Djandoubi est l'ultime victime d'une loi moribonde, en dépit d'une légende tenace qui fait de Christian Ranucci (l'affaire du "pull-over rouge") le dernier condamné à mort à avoir été exécuté. La France, partagée entre abolitionnistes et irréductibles vengeurs, est alors le dernier pays d'Europe occidentale à recourir à la peine de mort, qu'elle n'abolira que quatre ans plus tard…. A travers le parcours criminel et le procès de Hamida Djandoubi, reconstitués ici pour la première fois à partir du dossier judiciaire, c'est un épisode méconnu de l'histoire contemporaine qui nous est révélé. Trente ans après la loi du 9 octobre 1981, "Le Dernier guillotiné" nous rappelle aussi que la peine capitale était une sorte de loterie tragique. Car, si Hamida Djandoubi était assurément un meurtrier pervers et cruel, une mauvaise défense et le climat délétère qui régnait à l'époque n'en pesèrent pas moins sur le verdict du jury.

Filmer la guerre – Filmer la guerre d’Algérie

Condom Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), l’ECPAD, Histoire. Documentaire Série (n°2/2), 52 min., 2009.
Les Français n’ont jamais rien vu de la guerre d’Algérie. Ils ont vu des jeeps rouler dans le désert du Sahara, des commandos crapahuter dans le djebel, des populations heureuses d’agiter un drapeau tricolore, des militaires à dos de chameau, des marchés débordant de fruits et de légumes, des paysages à la beauté âpre. Ils ont vu une Algérie de carte postale. Seule la paix leur a éclaté à la figure lors des actualités cinématographiques. Ils n’ont jamais vu de combats mais une armée de paix où les soldats ne se battent pas mais sont instituteurs, médecins, terrassiers ou gendarmes. Les militaires oubliés de l’Indochine, dont les gros plans du réalisateur Pierre Schoendoerffer vantaient la beauté dans l’effort, la sueur et la camaraderie virile, ont cédé la place aux plans collectifs de soldats enjoués et souriants, sorte de colonie de vacances pour grands enfants. 

C’est qu’en combattant le vietminh, en Indochine, l’armée française a découvert ce qu’était la guerre révolutionnaire et les méthodes efficaces de propagande. Elle a compris qu’il n’était pas possible de vaincre sans convaincre, sans avoir le soutien massif du pays mais aussi des populations locales. En créant un bureau spécialisé dans l’action psychologique dès 1955, « véritable Etat dans l’armée » selon Pierre Messmer, le commandement est donc décidé à tout mettre en œuvre pour ne pas connaître à nouveau le drame de Dien Bien Phu.

Il faudra commencer par rassurer les Français, notamment les parents des appelés du contingent que le gouvernement envoie en Algérie à partir de 1956 ; leur répéter qu’il n’y a pas de guerre mais uniquement des « événements », que la besogne des militaires sert la cause de la justice.

Il faudra ensuite convaincre la population indigène de la puissance de la France, de la pérennité de sa présence et surtout de sa générosité. Le choix est simple : la prospérité et la paix avec la France d’un côté, la ruine et la guerre avec le FLN de l’autre. Les musulmans doivent comprendre que leur intérêt est celui de la métropole coloniale et ne pas suivre les mauvais bergers indépendantistes.

Avec cette guerre sans nom, où l’enjeu est le contrôle des populations, le service cinématographique des armées tourne le dos au bricolage et à l’amateurisme pour entrer dans l’ère de la propagande professionnelle, de l’information calibrée, soupesée, préfabriquée. Mais c’est aussi la fin des reporters de guerre, du document pris sur le vif, du témoignage : place à la fiction, à la mise en scène, aux films scénarisés ; place à la communication d’Etat où le narratif l’emporte sur le discursif. Voici la vraie fausse guerre d’Algérie, telle qu’elle a été vendue aux Français de 1954 à 1962.

Filmer la guerre – Filmer la guerre d’Indochine

Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), l’ECPAD, Histoire. Documentaire Série (n°1/2), 52 min., 2009.
Caméra au poing, une arriflex 35 mm à trois objectifs pour changer rapidement de focale, les opérateurs du service cinématographique des armées sont de toutes les opérations en Indochine. André Lebon, Lucien Millet, Lyliane Veyrenc, Gérard Py ou encore Pierre Schoendoerffer sillonnent les rizières, la brousse et la jungle aux côtés des combattants dont ils sont chargés d’immortaliser la geste. 

Ce ne sont pourtant pas seulement des témoins et encore moins des journalistes, mais bel et bien des soldats de l’image. Pierre Schoendoerffer, qui rêvait de devenir cinéaste, et qui s’est engagé à 23 ans pour couvrir le conflit indochinois revendique ce statut de soldat : « On était des leurs, partageant la même ration, la même pluie, le même soleil et les mêmes balles ». Ces images, parfois d’une grande beauté esthétique, seront ensuite montées, et, accompagnées d’un commentaire, serviront à alimenter des films d’actualité dont le but est d’expliquer la guerre aux Français, de la justifier, de la légitimer.

Mais les Français s’en moquent : ce conflit colonial à 13 000 km de la métropole les laissent tout simplement indifférents. Sur le front de la communication, la bataille paraît mal partie. L’armée croyait pourtant au pouvoir souverain de l’image. Les images ne disent toutefois pas tout et ne disent pas forcément la vérité. Certes, elles parlent, mais elles sont aussi une construction, une mise en récit. C’est ce récit de la guerre d’Indochine, à hauteur d’homme, les pieds dans l’eau de la rizière, telle que l’ont vécu des dizaines de milliers d’hommes et telle que l’ont présenté les opérateurs cinématographiques qui fait l’objet de ce film.
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