21 août 1974. Dans les calanques de Marseille, deux jeunes touristes belges sont agressées et violées par trois hommes. C'est le début d'une affaire qui va marquer durablement les esprits. Car la question du viol révèle la misogynie profonde de la société, "réactionnaires" et "progressistes" confondus. "Le fait de porter des jeans moulants, de se parfumer, de se maquiller est-il sans effet ? La femme qui s'habille ainsi porte, à mon avis, une part de responsabilité si elle est violée", assène ainsi sans ambages un commentateur de l'extrême gauche. Même les féministes se divisent sur la question, certaines allant jusqu'à s'insurger devant la lourdeur de la peine: "Ce n'est pas l'emprisonnement de l'agresseur qui changera sa mentalité", s'exclamera la représentante de la Ligue du droit des femmes. En libérant la parole des victimes, en attirant l'attention des médias et des politiques, le procès qui a lieu à Aix-en-Provence en mai 1978 est bien plus que l'épilogue d'un fait divers: il est un des jalons qui ont changé l'histoire et fait avancer la cause des femmes.
Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions),1h30mn., 2014.
Au matin du 6 juin 1944, les 177 soldats Français du commando Kieffer participent au débarquement en Normandie aux côtés des 150 000 Américains, Anglais et Canadiens. Ils forment le seul contingent français à débarquer le jour J. Parmi eux, des Normands, des Bretons, des Alsaciens, mais aussi des hommes venus d'outre-mer et des colonies, des ouvriers ou des bourgeois, des juifs, des catholiques, des musulmans ou des athées… Si différents et pourtant si semblables, mais tous mus par un même idéal : vaincre l'Allemagne nazie et libérer la patrie. De leur recrutement en Angleterre en 1941 par le commandant Kieffer jusqu'au Débarquement, puis durant toute la Bataille de Normandie, voici l'histoire de ces hommes héroïques, trop vite retombés dans l'oubli. 70 ans après, les survivants du commando racontent.
Ils sont 177. Venus des quatre coins du pays, ils sont bretons, basques, alsaciens, normands, français de Tunisie, de Nouvelle-Calédonie et d'ailleurs. Parmi eux, des hommes qui croient au ciel et d'autres qui n'y croient pas, des hommes de gauche et de droite, des ouvriers et des bourgeois. Ils sont différents, et pourtant semblables, tous mus par le même idéal : vaincre l'Allemagne nazie et libérer la patrie. Mais pour devenir Béret vert, pour intégrer les prestigieux commandos britanniques qui vont ouvrir la voie au débarquement de Normandie, ils doivent en passer par un entraînement exténuant sous l'égide du commandant Kieffer, au terme duquel les moins valeureux sont impitoyablement éliminés. Moqué à cause de son allure juvénile, René Rossey a dû mentir sur son âge pour pouvoir rejoindre les Français libres en Angleterre. Lui qui n'a pas 17 ans, il s'accroche, veut prouver qu'il est un homme. Ils ne sont que 177 Français ce 6 juin 1944 aux côtés de 150 000 Américains, Anglais et Canadiens. Mais, ce jour-là, ils sont toute la France. Avec un grand souffle romanesque, l'auteur nous fait découvrir une dimension méconnue de cette page de notre histoire sur laquelle nous pensons avoir tout lu.
Archives départementales des Bouches du Rhône, 2014. Avec les acteurs de La Compagnie La Naïve.
La pièce a été un véritable succès, avec des collégiens à l’écoute et séduits par l’humour des comédiens et leur énergie. J’ai été très agréablement surpris, avoue le préfet de la Marne, Denis Conus. C’est une idée intelligente, les textes sont simples, compréhensibles, et cela montre tous les enjeux de la Grande Guerre.
Le directeur départemental de l’ONACVG, Julien Fargettas, renchérit : « Il y a une vraie consistance historique. C’est très pédagogique, il y a une super qualité d’écoute de la part des collégiens. Et puis on a eu de supers retours des enseignants.
L’Union, 8 septembre 2018
Les mots font mouche et les spectateurs dans la salle polyvalente de Mont-près-Chambord sont sensibles à ces phrases tueuses. La pièce qui était jouée, vendredi soir, devant un public conquis, par deux comédiens de qualité, Patrick Henry et Hervé Pézière, a fait un tabac.
Le sujet ?: « Un professeur conférencier débarque dans une salle de classe pour donner un cours sur les poilus. Il est énergique, un peu étrange, il frôle l’incompétence. Soudain, un vrai poilu, un gars de 1914, un mort-vivant, fait irruption. C’est comme si d’entendre les inepties du professeur l’avait propulsé jusqu’à nous afin de rétablir la vérité.
Après un moment d’incompréhension, les deux hommes ont fait revivre la Grande Guerre, en confondant le point de vue de l’historien à celui du témoin. » La pièce fonctionne. La mise en scène, aussi simple qu’efficace, trouve le bon chemin jusqu’à nous. L’investissement de Jean-Yves Le Naour, l’auteur présent durant cette soirée théâtrale, ainsi que la force et la justesse de jeu des acteurs sont pour le moins communicatifs. Cette pièce compte parmi celles dont on est sûr que l’on s’en souviendra longtemps après l’avoir vue.
La Nouvelle République, 17 octobre 2014
La pièce se déroule dans la salle de classe d’un professeur d’histoire. Un bureau, une chaise, un tableau auquel on accède par une estrade, c’est dans ce décor minimaliste que surgit Marius, un Poilu marseillais mort au champ d’honneur, en mars 1918, « atomisé » par un obus qu’il a « pris dans le buffet ». Du dialogue entre les deux hommes, l’historien et le témoin, naît un récit contradictoire de la Grande Guerre qui a captivé les premiers collégiens à avoir assisté au « Poilu show ». Sont successivement évoqués la remontée de la Canebière, la fleur au fusil, l’effroyable écrasement du XVe corps des soldats du Midi près de Nancy, bouc-émissaires d’une retraite qui amena les Allemands à 120 km de Paris, la vie quotidienne dans les tranchées, la tragédie d’une guerre dont le sens s’évanouit dans l’interminable boucherie laissant le pays exsangue pour longtemps à la fin des combats. Le propos n’est bien sûr pas exhaustif, il s’agit d’une évocation.
Durant la Première Guerre mondiale, nombreux sont les soldats qui ne se sont jamais remis du spectacle quotidien de l'horreur auquel ils ont assisté sur le front. C'est le cas notamment de Baptiste Deschamps qui, dès septembre 1914, s'est retrouvé prostré après un bombardement. Or, les médecins, réfractaires à la psychanalyse, importée d'outre-Rhin, se montrent impuissants face à ce type de souffrance. Promené d'hôpital en hôpital, Baptiste Deschamps se voit appliquer des méthodes douces, avant de subir la technique de Clovis Vincent, étoile montante de la neurologie française, qui consiste à infliger au patient des décharges d'électricité, pour que la douleur physique prenne le pas sur la souffrance psychique.
Claude Plumail / Jean-Yves Le Naour, Bamboo (Grand Angle), 2014, 48 p.
Le jour où la France devait perdre la Guerre. Septembre 1914. Les Allemands avancent vers Paris, l’armée française recule et le gouvernement abandonne la capitale au général Gallieni qui ne pourra tenir longtemps face à l’ennemi. Mais Gallieni découvre que les Allemands délaissent Paris pour poursuivre les soldats français en retraite. C’est l’occasion inespérée de lancer une attaque avec la garnison de Paris ! Mais cette contre-offensive ne pourra fonctionner que si l’armée française fait front. Problème : Joffre, le général en chef, a du mal à accepter les conseils de Gallieni. Alors que la France tangue comme un bateau ivre, se dessine la bataille de la Marne qui va changer le sort du pays et le destin du monde.
Olier, auteur et Marko, dessinateur / Jean-Yves Le Naour, préfacier, Bamboo éditions, 2013, 48 p.
Rude journée pour les Godillots ! Ils viennent de découvrir la preuve d’un acte de barbarie commis sur l’ennemi par un soldat de leur propre camp. Le capitaine Mougin veut aller s’en excuser aux autorités allemandes au-delà du Front et l’intransigeant commandant Desmonnier profite justement de cet instant pour lancer une inspection de détail de l’escouade. Comment Palette, Le Bourru et leurs compagnons parviendront-ils à se tirer de ce délicat imbroglio ? Retrouveront-ils le coupable du crime de guerre et parviendront-ils à digérer la goulash hongroise ? Toutes les réponses sont à découvrir dans ce deuxième tome à l’ambiance vosgienne et hivernale…
Gary Sheffield / Jean-Yves Le Naour, préfacier, Grund, 2013, 132 p.
Quatre-vingt-quinze ans après l'armistice de 1918, la Première Guerre mondiale reste un des événements les plus tragiques et les plus catastrophiques de l'histoire. Depuis les premières batailles de Mons et de Loos, les épouvantables carnages de la Somme, d'Arras, et de Passchendaele et jusqu'à l'enchaînement des victoires des trois derniers mois de la guerre, La Première Guerre mondiale fait revivre ce conflit d'une façon inédite à ce jour.
Disponible en poche, collection « Tempus », Perrin, 2017, 512 p.
Avec 1915, L’enlisement, second volume de sa série consacrée à la Grande Guerre, Jean-Yves Le Naour continue de retracer au plus près le quotidien des Français durant ces quatre années de malheur. Alternant les points de vue d’en haut et d’en bas, s’attachant aux rumeurs comme aux faits établis, au ressenti aussi bien qu’au vécu, l’auteur nous livre un récit haletant. En 1915, le conflit entre dans une phase particulièrement meurtrière, marquée par des offensives aussi terribles qu’inutiles, rendues plus cruelles encore depuis l’usage du gaz moutarde. La guerre est partout : à Londres ou à Paris, sous les bombardements des zeppelins, sur la mer, en Afrique et au Moyen-Orient où les Turcs ont lancé le djihad contre les Alliés, au nom du panislamisme, tout en se livrant au génocide des Arméniens…
Tandis que les Allemands étrillent la Russie et écrasent la Serbie, les Alliés enchaînent les échecs. Sourd aux critiques, le général Joffre conduit la guerre comme il l’entend : 320 000 Français sont ainsi sacrifiés en pure perte. La crise politique et la lassitude grandissent sur les décombres d’une Union sacrée qui a vécu, comme en témoignent les archives des Renseignements généraux jusqu’ici inexploitées. Pour les Français, 1915 est bien l’année la plus dramatique de toute la guerre, celle des horizons bouchés.
Plus de 200 cartes postales anciennes, dont certaines inédites, donnent à voir la Grande Guerre, où le « moderne » côtoie encore l’archaïque. Les images sont insolites et poignantes : des chariots d’intendance ou d’infirmerie tirés par des boeufs, des messes en plein air au milieu des décombres, des chasseurs alpins sur des skis de bois. L’observation se fait en montgolfières ou à bord des avions que pilotent des pionniers de l’air, la communication via les premiers téléphones et les dragons défilent sur leurs chevaux à côté de blindés de fortune. Mais plus encore que des champs de bataille ou des ruines, c’est le quotidien des poilus qu’évoquent les cartes postales : photographies prises sur le vif et textes écrits par les soldats à leurs familles malgré la censure, elles sont un témoignage recto-verso d’une époque troublée, dont le souvenir puissant. Sous la plume érudite de Jean-Yves Le Naour, c’est un véritable reportage en noir et blanc qui se déroule au fil des pages..
Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, les éditions GEO publient un livre-événement qui rassemble pour la première fois plus de 500 photographies colorisées avec soin. La plupart ont été prises sur le front par les soldats eux-mêmes mais elles proviennent toutes des archives du Miroir. Ces clichés tissent le fil conducteur d’un récit riche d’anecdotes aussi violentes qu’insolites remarquablement racontées par l’historien Jean-Yves Le Naour. Ces images, capturées entre 1914 et 1920, donnent au lecteur une impression de proximité. Elles « permettent de saisir des instantanés de vies englouties dans une guerre où l’humain ne semble plus avoir sa place » explique l’auteur. Le texte extrêmement vivant de Jean-Yves Le Naour propose au lecteur des repères chronologiques et géographiques très précis de la Première Guerre totale et des deux premières années d’après-guerre. Cette vision panoramique permet de mieux comprendre les grandes étapes d’un conflit qui s’étend des Etats-Unis au Moyen-Orient en passant par l’Afrique.
Con grande qualità narrativa e attingendo a una vasta e ricca documentazione (archivi storici, stampa dell’epoca), Le Naour ricostruisce le vicende legate al celebre furto della Gioconda dal Museo del Louvre, che all’inizio del XX secolo tenne in scacco le autorità francesi per oltre due anni. Il 21 agosto 1911, poco dopo le sette del mattino, un uomo riesce a intrufolarsi nel Museo del Louvre e a rubare la tela di Leonardo Da Vinci: la stacca dal muro, la estrae dalla cornice e se la nasconde sotto la blusa, prima di uscire indisturbato. Il furto suscita un enorme scandalo (com’è possibile che il più importante museo di Francia sia così accessibile?) e uno shock nell’opinione pubblica francese. Monna Lisa finisce per diventare un cavallo di battaglia nella lotta politica dell’epoca, alimentando i sentimenti più vari: critica dello Stato da una parte, nazionalismo e intolleranza xenofoba dall’altra. La polizia segue le piste più assurde – compresa l’implicazione di Apollinaire e Picasso! – fino al ritrovamento del quadro, nel dicembre 1913, a Firenze. Si scopre allora che a sottrarlo era stato un ex impiegato del Louvre, Vincenzo Peruggia, emigrante italiano convinto che il dipinto appartenesse di diritto al proprio Paese. La storia tumultuosa del quadro, lo scandalo intorno alla sua scomparsa e al suo ritrovamento contribuirono a rendere popolare l’immagine della Gioconda in Francia (prima del furto, la grande maggioranza dei francesi ne ignorava l’esistenza) e nel mondo intero, facendone una star mondiale. Con un'Appendice dedicata ai più clamorosi furti di opere d'arte del XX secolo.
Exposition : Oser la liberté – Figures des combats contre l’esclavage.
Le Baron et l’Empereur – Japon, la voie de la guerre
Le réseau Comète
Gisèle Halimi l’insoumise
L’Affaire Markovic, Jean-Yves Le Naour
L’ Affaire Markovic
Halimi à la plage
A tribord, toute !
1922 – 1929 : les années folles ?
BD : Hubert Germain
Exposition
Exposition « Le Soldat inconnu« , à l’occasion du 100e anniversaire de l’arrivée du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, du 12 novembre 2020 au 2 janvier 2022.
Rééditions
La série Charles de Gaulle (quatre tomes), réédition en intégrale le 28 avril 2021.