Guerre 1914-1918 - Histoire du XXe siècle

Auteur/autrice : Webmestre (Page 9 of 11)

Le dernier guillotiné

Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), 52 min., 2011.

D’après l’ouvrage de Jean-Yves Le Naour : le dernier guillotiné

Le 10 septembre 1977, la tête du dernier guillotiné de l'histoire de France tombe sous le couperet. Hamida Djandoubi est l'ultime victime d'une loi moribonde, en dépit d'une légende tenace qui fait de Christian Ranucci (l'affaire du "pull-over rouge") le dernier condamné à mort à avoir été exécuté. La France, partagée entre abolitionnistes et irréductibles vengeurs, est alors le dernier pays d'Europe occidentale à recourir à la peine de mort, qu'elle n'abolira que quatre ans plus tard…. A travers le parcours criminel et le procès de Hamida Djandoubi, reconstitués ici pour la première fois à partir du dossier judiciaire, c'est un épisode méconnu de l'histoire contemporaine qui nous est révélé. Trente ans après la loi du 9 octobre 1981, "Le Dernier guillotiné" nous rappelle aussi que la peine capitale était une sorte de loterie tragique. Car, si Hamida Djandoubi était assurément un meurtrier pervers et cruel, une mauvaise défense et le climat délétère qui régnait à l'époque n'en pesèrent pas moins sur le verdict du jury.

Les soldats de la honte

Perrin, 2011, 276 p.

Grand-Prix du livre d’histoire Ouest-France-Société Générale 2011 et prix de l’Académie de Médecine Jean-Charles Sournia 2011.

Disponible en poche, collection « Tempus », Perrin, 2013.

Placés dans des conditions effroyables, confrontés au spectacle quotidien de la mort, bien des poilus ne se sont jamais remis de ce baptême de l'épouvante. Certains sont restés hagards à vie, hurlant, criant sans raison apparente; d'autres sourds, pliés en deux, incapables de se relever. En Angleterre, on appelle ce syndrome: le shell shock. Ces blessés-là furent si nombreux qu'on estime pour la seule France leur chiffre au minimum à 100 000. D'abord on ne sut pas quoi en faire. Puis les médecins se sont penchés sur leurs cas, convaincus qu'ils mentaient. Pour le vérifier, l'un d'eux imagine de les soigner à l'électricité , un choc pour un autre choc… On baptise cette technique le « torpillage » ! 

Baptiste Deschamps qui ne se sent pas fou refuse ce soin qui est abominable de surcroît et fait horriblement souffrir ! Un député vient à son secours et déclenche une bataille médiatique d'une ampleur immense qui rappelle un temps celle de l'affaire Dreyfus. Le poilu gagnera son procès mais la médecine têtue et ignorante poursuit ses expériences avec le soutien du gouvernement! Et d'ailleurs qui écouterait les divagations d'un certain Freud, cet autrichien pour qui la guerre explique seule ces névroses nouvelles ? Car, pour les aliénistes, nul doute que la folie est bien dans le camp des Allemands! Cette histoire, on va la revivre des années plus tard, nous explique Jean-Yves Le Naour, lors de la guerre du Vietnam dont le film Bird a popularisé le drame des G I plongés dans une guerre qui les prit tout entiers, corps et âmes…

Fusillés : enquête sur les crimes de la justice militaire

Larousse, 2010, 332 p.
Là-bas, aux abords de Souain, en mars par un froid matin, ils ont assassiné mon papa… écrit la petite Jeannette, dont le père, le caporal Maupas, est fusillé le 17 mars 1915. Fusillé aussi, François-Marie Laurent, pour ne connaître que le breton et n'avoir pas compris les ordres qu'on lui donnait en français. Fusillé, Jean Jaeglé, pour avoir porté presque le même nom qu'un espion allemand. Fusillés, les soldats de Verdun accusés par un médecin trop zélé de mutilations volontaires… De 1914 à 1918, plus de 2 300 soldats français ont été condamnés à mort, et 600 environ effectivement exécutés. Le plus souvent, dans un seul but : galvaniser l'énergie des troupes. Dans la plupart des cas, l'effet produit fut exactement inverse, l'écoeurement et l'indignation de leurs camarades éclatant au grand jour devant des condamnations aussi arbitraires. Alertées, informées et encouragées par les récits de ces compagnons d'infortune, parfois bien postérieurs aux faits, les familles ont cherché, dans l'entre-deux-guerres, malgré la honte qu'elles ressentaient et les pesanteurs administratives, à réhabiliter ces hommes morts pour rien. A travers archives et témoignages, cet ouvrage poignant de Jean-Yves Le Naour, historien reconnu de la Première Guerre mondiale, est un monument à la mémoire de cinquante victimes d'une machine militaire devenue inhumaine.

Le procès de l’avortement

Catherine Valenti, Larousse, l’histoire comme un roman, septembre 2010, 224 p.
En octobre 1972, s’ouvre à Bobigny, le procès de cinq femmes : une mineure victime d’un viol et quatre femmes majeures, dont la mère de la victime, qui sont accusées d’assister et pratiquer l’avortement de la jeune fille. Les cinq inculpées ont comme avocat une féministe connue : Gisèle Halimi. Très vite le procès va se transformer en une tribune politique contre la répression de l’avortement et en faveur de sa légalisation. Cette affaire va secouer l’opinion et s’achever par des peines avec sursis puis un non-lieu et ouvrira la voie à la loi dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse que Simone Veil fera voter au Parlement en 1975.

Histoire du XXe siècle

Hachette littératures, septembre 2009, 570 p.

Consultez le sommaire de l’ouvrage.

Il n'est pas vrai que l'histoire est d'un accès difficile, forcément ardue et fondée sur une litanie de dates. L'histoire est aussi un récit, une narration intelligente qui rend le passé intelligible. Longtemps, les "Malet-Isaac", dont les éditions Hachette Littératures assument l'héritage, ont incarné ce récit susceptible de captiver les érudits et les profanes, le public scolaire et les citoyens éclairés. C'est en se plaçant dans ce sillage de l'histoire narrative que l'auteur, qui connaît les exigences du grand public comme celles des étudiants du secondaire, de l'Université et des classes préparatoires, a rédigé ce manuel sur ce xxe siècle que Victor Hugo prédisait heureux et qui fut le plus violent de toute l'histoire de l'humanité. En cinq parties et trente-deux leçons, des origines de la Première Guerre mondiale à la crise contemporaine, cet ouvrage cherche avant tout à donner une grille de lecture du XXe siècle qui vit le déclin de l'Europe, la montée des totalitarismes, la Seconde Guerre mondiale, le défi du terrorisme islamiste, la contestation de l'hégémonie américaine.

Filmer la guerre – Filmer la guerre d’Algérie

Condom Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), l’ECPAD, Histoire. Documentaire Série (n°2/2), 52 min., 2009.
Les Français n’ont jamais rien vu de la guerre d’Algérie. Ils ont vu des jeeps rouler dans le désert du Sahara, des commandos crapahuter dans le djebel, des populations heureuses d’agiter un drapeau tricolore, des militaires à dos de chameau, des marchés débordant de fruits et de légumes, des paysages à la beauté âpre. Ils ont vu une Algérie de carte postale. Seule la paix leur a éclaté à la figure lors des actualités cinématographiques. Ils n’ont jamais vu de combats mais une armée de paix où les soldats ne se battent pas mais sont instituteurs, médecins, terrassiers ou gendarmes. Les militaires oubliés de l’Indochine, dont les gros plans du réalisateur Pierre Schoendoerffer vantaient la beauté dans l’effort, la sueur et la camaraderie virile, ont cédé la place aux plans collectifs de soldats enjoués et souriants, sorte de colonie de vacances pour grands enfants. 

C’est qu’en combattant le vietminh, en Indochine, l’armée française a découvert ce qu’était la guerre révolutionnaire et les méthodes efficaces de propagande. Elle a compris qu’il n’était pas possible de vaincre sans convaincre, sans avoir le soutien massif du pays mais aussi des populations locales. En créant un bureau spécialisé dans l’action psychologique dès 1955, « véritable Etat dans l’armée » selon Pierre Messmer, le commandement est donc décidé à tout mettre en œuvre pour ne pas connaître à nouveau le drame de Dien Bien Phu.

Il faudra commencer par rassurer les Français, notamment les parents des appelés du contingent que le gouvernement envoie en Algérie à partir de 1956 ; leur répéter qu’il n’y a pas de guerre mais uniquement des « événements », que la besogne des militaires sert la cause de la justice.

Il faudra ensuite convaincre la population indigène de la puissance de la France, de la pérennité de sa présence et surtout de sa générosité. Le choix est simple : la prospérité et la paix avec la France d’un côté, la ruine et la guerre avec le FLN de l’autre. Les musulmans doivent comprendre que leur intérêt est celui de la métropole coloniale et ne pas suivre les mauvais bergers indépendantistes.

Avec cette guerre sans nom, où l’enjeu est le contrôle des populations, le service cinématographique des armées tourne le dos au bricolage et à l’amateurisme pour entrer dans l’ère de la propagande professionnelle, de l’information calibrée, soupesée, préfabriquée. Mais c’est aussi la fin des reporters de guerre, du document pris sur le vif, du témoignage : place à la fiction, à la mise en scène, aux films scénarisés ; place à la communication d’Etat où le narratif l’emporte sur le discursif. Voici la vraie fausse guerre d’Algérie, telle qu’elle a été vendue aux Français de 1954 à 1962.

Filmer la guerre – Filmer la guerre d’Indochine

Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions), l’ECPAD, Histoire. Documentaire Série (n°1/2), 52 min., 2009.
Caméra au poing, une arriflex 35 mm à trois objectifs pour changer rapidement de focale, les opérateurs du service cinématographique des armées sont de toutes les opérations en Indochine. André Lebon, Lucien Millet, Lyliane Veyrenc, Gérard Py ou encore Pierre Schoendoerffer sillonnent les rizières, la brousse et la jungle aux côtés des combattants dont ils sont chargés d’immortaliser la geste. 

Ce ne sont pourtant pas seulement des témoins et encore moins des journalistes, mais bel et bien des soldats de l’image. Pierre Schoendoerffer, qui rêvait de devenir cinéaste, et qui s’est engagé à 23 ans pour couvrir le conflit indochinois revendique ce statut de soldat : « On était des leurs, partageant la même ration, la même pluie, le même soleil et les mêmes balles ». Ces images, parfois d’une grande beauté esthétique, seront ensuite montées, et, accompagnées d’un commentaire, serviront à alimenter des films d’actualité dont le but est d’expliquer la guerre aux Français, de la justifier, de la légitimer.

Mais les Français s’en moquent : ce conflit colonial à 13 000 km de la métropole les laissent tout simplement indifférents. Sur le front de la communication, la bataille paraît mal partie. L’armée croyait pourtant au pouvoir souverain de l’image. Les images ne disent toutefois pas tout et ne disent pas forcément la vérité. Certes, elles parlent, mais elles sont aussi une construction, une mise en récit. C’est ce récit de la guerre d’Indochine, à hauteur d’homme, les pieds dans l’eau de la rizière, telle que l’ont vécu des dizaines de milliers d’hommes et telle que l’ont présenté les opérateurs cinématographiques qui fait l’objet de ce film.

On a volé le Maréchal !

Jean-Yves Le Naour, Larousse, l’histoire comme un roman, juin 2009, 203 p.
Dans la nuit du 19 au 20 février 1973, vers deux heures du matin, une camionnette pénètre tous feux éteints dans le petit cimetière de Port-Joinville, sur l'île d'Yeu. Les six personnes qui en descendent se dirigent droit vers une tombe plus grande que les autres. En moins d'une heure, l'opération est achevée : la pierre tombale est dégagée et, au fond de l'ouverture béante, on voit apparaître un cercueil en chêne. Le chef de ce groupe s'approche de l'ouverture, se fige au garde-à-vous et déclare d'un ton solennel : " Maréchal, nous voilà ! ". Une demi-heure plus tard, la fourgonnette fonce vers l'embarcadère pour prendre le premier bateau qui la ramènera, elle et le précieux cercueil, sur le continent. Ce que ce commando vient d'accomplir est incroyable : il vient de voler la dépouille du maréchal Pétain ! Retraçant l'histoire de cette cavale, Jean-Yves Le Naour nous invite à une plongée inédite dans les milieux pétainistes d'après-guerre, sur fond de débats toujours polémiques autour de la mémoire de Vichy et de la Collaboration.

Dans la même collection

Parus en 2011
Parus en 2010
Daniel Bermond, L’affaire Salengro. Quand la calomnie tue.
Philippe Chassaigne, Belle Gunness : la première tueuse en série des Etats-Unis.
Arnaud-Dominique Houte, Louis Napoléon Bonaparte. Le coup d’Etat du 2 décembre 1851.
Annick Tillier, Marie Vaillant. Histoire tragique d’une infanticide en Bretagne.
Jean-Claude Caron, Trois jours qui ébranlèrent la monarchie.
Pascal Cauchy, « Il n’y a qu’un bourgeois pour avoir fait ça ». L’affaire de Bruay-en-Artois.
Frédéric Chauvaud, L’effroyable crime des sœurs Papin.
Hélène Harter, Les incorruptibles contre Al Capone.
Luc Mary, « Rends-moi mes légions ! » Le plus grave désastre de l’armée romaine.
Marc Michel, Fachoda, guerre sur le Nil.
François Pernot, Qui a vraiment tué Henri IV.
Eric Vial, La cagoule a encore frappé ! L’assassinat des frères Rosselli.
Parus en 2009

 

Patrice Brun, La bataille de Marathon.
Catherine Salles, Et Rome brûla.

Les français dans la Grande Guerre

Condon Cédric / Jean-Yves Le Naour, produit par Emmanuel Migeot (Kilaohm productions) et l’ECPAD pour la chaîne Histoire, 2008, 52 mn.
1918. Voilà déjà plus de trois ans que la France est en guerre. Pourtant en août 1914, tous les soldats étaient partis pour quelques semaines, quelques mois tout au plus ; ils devaient s’en revenir pour les vendanges selon les optimistes, pour la Noël selon les pessimistes. Mais à l’heure de la nouvelle année 1918, les illusions de la mobilisation sont bien loin : cela fait 41 mois que les poilus piétinent dans la boue des tranchées, qu’ils subissent les bombardements, la peur, le froid, la pluie, les poux, les rats, et l’odeur des cadavres en décomposition dont ils tentent de se protéger en fumant la pipe ou en grillant des cigarettes. « Ça a commencé comme une fête », se souvient le poilu Gabriel Chevallier, mais en 1918, il n’y a plus qu’un immense calvaire dont on ne voit pas la fin.
Avec le temps, un fossé semble s’être creusé entre le front et l’arrière : les soldats qui risquent quotidiennement leur vie considèrent les civils comme des embusqués qui ne sont pas avares du sang des autres et qui profitent de la situation pour s’enrichir ou « faire la vie ». « Ils se la coulent douce à l’arrière, enrage le personnage des Croix de bois de Dorgelès. Ils ne savent pas ce que c’est que la guerre. Personne n’y pense… Pour eux c’est comme si la guerre était à Madagascar où chez les Chinois ». Et la chanson de Craonne confirme :

C’est malheureux de voir
sur les grands boulevards
tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est drôle
Pour nous c’est pas la même chose .

L’arrière « se la coule-t-il aussi douce » que les poilus veulent bien le penser ? Le pays oublie-t-il ses enfants aux tranchées ? Y a-t-il deux France, l’une au combat, l’autre qui se désintéresserait de la guerre ? La frustration des poilus qui trouvent insupportable que d’autres continuent à vivre, presque normalement, quand eux souffrent le martyre ne doit pas égarer : si la France continue de tenir en 1918 face à l’Allemagne, c’est parce que tout le pays est uni dans la lutte, parce que chacun est à son poste, à l’avant comme à l’arrière – le soldat aux tranchées, l’ouvrière dans l’usine de guerre. Cette mobilisation humaine, économique et psychologique porte un nom : la guerre totale. Le mot n’est pas encore inventé, on lui préfère l’expression de « guerre intégrale » qu’utilise Clemenceau en 1917, mais le sens est le même : toutes les forces du pays sont au service de la guerre.
Tournées par la section cinématographique de l’armée créée en 1915, ces images exceptionnelles ne nous montrent cependant qu’un versant de la guerre. Au service de l’effort national, elles disent la bonne humeur des soldats à l’avant et la détermination de l’arrière. Elles ne racontent pas le doute, la tristesse, et surtout pas la mort. A nous de nous rappeler que ce qu’elles ne montrent pas est au moins aussi important que ce qu’elles ont l’ambition de prouver.

Le soldat inconnu : la guerre, la mort, la mémoire

Gallimard, Découvertes (n°531), 2008, 112 p.
1,4 million de morts dont 350 000 disparus, pulvérisés sur les champs de bataille, 300 000 corps sans identité, jetés à la hâte dans des fosses communes ou sommairement inhumés par leurs camarades d'infortune. Contemplant la vanité d'une victoire arrachée par le sacrifice de tant de ses enfants, la France en deuil est incapable de tourner la page, écrasée par l 'ampleur du massacre et par le poids du souvenir. En novembre 1920, un poilu, exhumé du champ de bataille, est choisi pour rendre hommage aux morts et perpétuer leur souvenir. Étonnant symbole d'une nation victorieuse que ce soldat inconnu, cadavre anonyme allongé sour un Arc de triomphe transformé en tombeau. Un symbole qui, durant un demi-siècle, suscite la polémique : est-il un héros ou une victime? un exemple ou un martyr? Les nationalistes se réclament du lui tout autant que les communistes ; les collaborateurs de Vichy lui rendent hommage et les résistants l'enrôlent dans l'armée des ombres.

Cartes postales de poilus

Avec Georges Klochendler, First, 2008, 143 p.
La Grande Guerre racontée par les mots simples et déchirants des soldats. Durant la Première Guerre mondiale, des centaines de millions de cartes postales ont été envoyées. Elles nous révèlent mieux que tout autre document comment l'engagement, le combat, la séparation et l'attente furent vécus par les soldats français et leurs familles. De cette sombre période de l'histoire collective, ce sont les petites histoires individuelles et criantes d'humanité qui vous sont dévoilées ici. Chacune d'entre elles nous rappelle l'enjeu psychologique de ces événements. Leurs textes authentiques et sensibles vous plongent dans le quotidien des hommes qui s'engagèrent pour la France au péril et pour beaucoup au sacrifice de leur vie.

Nostradamus s’en va-t-en guerre : 1914-1918

Hachette littératures, 2008, 188 p.
Imagine-t-on qu’à la veille de fuir la capitale, le 2 septembre 1914, le gouvernement français convoque Mme Fraya, une voyante mondaine, pour lui demander si l’ennemi s’emparera de Paris ? Sait-on que le président Raymond Poincaré a reçu cette même Mme Fraya à l’Élysée en 1917 pour lui poser des questions sur la fin de la guerre ? Ou encore qu’il a reçu une jeune bergère vendéenne qui, se croyant une nouvelle Jeanne d’Arc, prétendait avoir reçu de Dieu la mission de bouter l’ennemi hors de France ? De 1914 à 1918, une flambée de prophétisme et de voyance saisit en effet les Français qui tentent de se rassurer comme ils peuvent en déchiffrant les quatrains de Nostradamus et les lignes de la main, en interrogeant les esprits, les boules de cristal ou le marc de café, tandis que les poilus, dans les tranchées, communient dans des rituels magiques censés les protéger de la mort. En ces temps d'angoisse, les contemporains s'en remettent tout simplement à l'occulte pour mieux supporter le présent et espérer enfin en l'avenir. Jean-Yves Le Naour rend compte ici d’une culture populaire, longtemps ignorée par les historiens, et offre une nouvelle approche pour la compréhension du premier conflit mondial.
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